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Le Blog Pfranpasc
14 novembre 2006

Sirènes, sirènes...

Lorsqu'on habite en ville, on entends quasiment plus ce raffut qui monte des rues. La rumeur insidieuse vous baigne comme une source doucereuse. Ainsi la vinaigrette nappe-t-elle la tête de veau...
C'est à se demander si l'habitude ne vous a pas mis du persil dans les oreilles !
Vrombissements, pétarades, crissements, klaxons, fracas divers, à peine émergés, retombent aussitôt dans l'épais brouhaha, comme des oeufs durs dans une béchamel. Il n'est qu'un bruit qui puissent pénétrer nos conduits encombrés, aussi sûrement qu'un coton-tige, pour se délecter de votre cérumen : la sirène tonitruante de l'ambulance des pompiers...
Chargée de toutes les misères du monde, incendies, accidents, écrasement, noyades, pendaisons, ses éclats vrillent nos tympans mieux qu'une chignole, obstinée, agressive et lancinante. Elle exaspère tel un mal de dents. Insupporte tel un voisin qui gueule. Donne des frissons tel un virus foudroyant. Réveille en vous des images sanglantes. Il semble que son hurlement sonorise les cris plaintifs des victimes. Et l'on souhaite ardemment qu'emportée par l'urgence, elle se perde enfin dans un ailleurs lointain, anonyme...
Alors les bruits familiers, qu'à fait refluer le vacarme impérieux, rempliront de nouveau sa trace assourdissante. L'ambulance est passée...
On connait des sirènes dont le chant est plus mélodieux. A ce propos, certains esprits sceptiques et cartésiens, ne manqueront pas d'afficher un sourire apitoyé. Pourtant, je sais des contrées de nuits étoilées, de rumeurs océanes, de plages argentées, de roches coralliennes, de verdures exubérantes aux fleurs éclatantes. Des régions dont les lumières et les douceurs appellent à des visions enchanteresses. Où l'on aperçoit parfois, aux creux des vagues, des femmes au ventre ourlés d'écailles...
Les sirènes furent d'abord des femmes-oiseaux aux rivages d'Italie, séduisant et dépeçant les marins qui passaient à portée de leur becs. Les nageoires leur poussèrent au vu des créatures mystérieuses aperçues dans les flots. On prit longtemps les lamantins pour des membres de la famille. Tour à tour, démoniaques, savantes, sanguinaires, psychopompes, musiciennes, prostituées, incarnant les dangers de la mer, les passions débridées, ces créatures, sorties de l'inconscient, symbolisent aujourd'hui les embûches et les mirages de la vie.
Enfant, je me demandais pourquoi les alarmes portaient ce nom mythologique, n'ayant le chant ni sensuel, ni mélodieux, et n'attirant que les gendarmes, les pompiers et les curieux. Inventées en 1820, elles doivent leur appellation poétique à leur propriétés de propager les sons sous l'eau... ce qui serait plutôt le propre des baleines, mais ces dernières donnaient déjà dans les corsets... on ne peut pas être partout !
quant à leur queue de poisson, c'est comme ça que se termine ce message
(édito de fenuaTV N°25)

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Commentaires
A
Salut Cricri,<br /> Je ne te connais pas, mais je sens que nous avons un point commun : Nous râlons !!! <br /> Je suis une grosse râleuse moi aussi... et au risque de te choquer, même en habitant à Tahiti, je râle !<br /> Oui, je râle sur ce que l'on appelle le Paradis sur Terre ! Je râle contre la connerie moi aussi ! <br /> Et tu sais, Cricri, des c..... , ben, y 'en a ici aussi !!!! le billet d'avion n'a pas été assez cher pour eux ! ils ont trouvé le moyen de débarquer sur cette terre isolée du Pacifique !<br /> Voilà, c'était pour tenter de te rassurer un peu.. Même ici, je vis entourée de c.... ! je les collectionne d'ailleurs... <br /> Pour les collectionneurs, je peux vous envoyer quelques spécimen rares hein... ce sera avec grand plaisir...<br /> Bon... je recommence à râler.. je préfère m'arrêter...<br /> allez, Cri-cri.. demain sera un jour meilleur...<br /> Amitiés de Tahiti
C
en mode malade
C
J'en ai marre de tous ces cons qui hantent ma vie.<br /> Mais grâce ! Qu'on me foute la paix!!!!
C
Il pleut tellement que j'ai l'impression que mon coeur est trempé, alors je lis pour échapper à cette grisaille, cette humidité, alors je lis et je trouve la chaleur qui nous fait cruellement défaut :<br /> <br /> Ma main que voici vivante, chaude, et capable<br /> D'étreindre passionnément, viendrait, si elle était raidie<br /> Et emprisonnée au silence glacial du tombeau,<br /> A ce point hanter tes jours et transir les rêves de tes nuits,<br /> Que tu voudrais pouvoir exprimer de ton propre coeur jusqu'a la dernière goutte de sang,<br /> Pour que dans mes veines le flot rouge fasse de nouveau couler la vie<br /> Et que ta conscience s'apaise. Regarde, la voici !<br /> Je la tends vers toi<br /> <br /> <br /> John Keats (Hiver 1819-1820)<br /> <br /> C'est beau non ?<br /> bisous
P
merci cricri ma...
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