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A la fin de notre parcours du combattant, nous sommes enfin arrivés
dans la salle d’embarquement et je me suis demandé comment autant de gens
allaient rentrer dans l’avion… et je me suis endormi.
C’est maman qui m’a réveillé :
« Allez… vite… on embarque… donne la main à Angeline… »
L’embarquement était déjà commencé, et tout le monde est rentré… ce qui
n’a pas été la moindre de mes surprises ! en montant dans l’avion, il y
avait un escalier ! et plein de gens très gentils qui nous ont dit ou on
allait s’asseoir…j’ai demandé la fenêtre de l’avion et j’ai pu tout voir…
l’avion a commencé à rouler sur la piste déjà noire… et baignée de drôles de
lueurs oranges et bleues.
Il y avait un film dans l’avion qui expliquait comment faire si l’avion
tombait du ciel… Moi, j’espérais bien qu’on arriverait à Tahiti… mais, en plus
on allait en Amérique, pays des cow-boys et des chevaux sauvages…
J’avais, sans doute possible, trop présumé de mes forces et après le
décollage de l’avion, je me suis usé les yeux pour voir ce qu’il y avait en
bas, dans le noir… peine perdue ! chaque lumière était si petite qu’on
aurait dit une lampe de poche. Je commençais à être déçu par le paysage, quand
les yeux ont commencés à me piquer… et presque tout le voyage s’est déroulé
dans un état semi-comateux… je me suis réveillé juste avant l’atterrissage à
Los Angeles et je ne me souviens pas du tout ce passage au pays des cow-boys…
Par contre, le trajet de l’Amérique vers Tahiti promettait d’être long,
car j’avais dormi toute la première partie…
Les yeux collés au hublot, je me suis laissé effacer par la lumière
rouge de l’aile qui éclatait dans le noir, tandis qu’une autre, plus violente
et plus brève aussi, faisait apparaître des contours étranges et inhabituels…